GENELIQUE • Entre deux mondes

Elle se réveille à l'aube où blanchit la campagne. Comme toujours la semaine. Il n'y a que le week-end qu'elle se permet de dormir un peu plus. Quand elle n'est pas au palais mais dans le château appartenant à sa famille dans sa belle ville d'Angoulême. La Comtesse n'est pas une âme tardive, elle aime beaucoup trop ces moments où la ville s'éveille, où les gens profite des derniers instants de sommeil avant de devoir attaquer une nouvelle journée. Elle entend alors les valets de pied et les femmes de chambres s'activer avant le réveil des Grands et quand elle ouvre la fenêtre, profitant des rayons du soleil qui éclaire sa chère capitale, elle regard du haut de sa fenêtre, les badauds s'affairer dans les rues, les commerces ouvrir et la bonne odeur du pain et des viennoiseries tout juste cuites et sortant des fourneaux. Elle aime cette ambiance, cette synergie, ces instants si précieux que les gens ne voient pas ou dénigrent. Elle possède cette âme de poète, ce côté artiste qu'elle dissimule la plupart du temps. Elle ne voit pas le monde comme il est mais comme il devrait être avec une panoplies de couleurs que les autres ne distinguent pas et en entendant des mélodies qui n'appartiennent qu'à elle et qui restent dans le secret de son coeur.

On frappe à la porte. - Entrez, lance t-elle de sa voix douce et claire. Sa femme de chambre préférée, Laura, entre doucement et sourit en apercevant sa maîtresse, les volets déjà ouverts, assise sur la banquette sous la fenêtre ouverte, en train d'admirer Paris au réveil. Elle connaît bien Angélique pour avoir été en classe avec elle. Malheureusement elle n'a pas eu de chance et n'a pas pu continuer ses études faute de financement. Ange sait à quel point sa famille est pauvre mais si généreuse. Alors elle a demandé à Laura si elle voulait travailler pour elle et Laura a accepté, reconnaissante d'échapper à une vie de misère. Ange sait qu'elle envoie de l'argent à sa famille dès qu'elle le peut. - Déjà réveillée Comtesse ? Vous avez bien dormi ? demanda Laura de sa voix fraîche. - Oh, Laura je t'ai déjà dis de ne pas me vouvoyer ni de m'appeler Comtesse, la réprimanda Ange de sa voix mélodieuse. - Veuillez m'excuser Comtesse, s'excuse Laura en s'inclinant. Angélique lève les yeux au ciel. Elle sait qu'elle n'aura pas le dessus. Elle se lève donc et laisse Laura lui montrer la tenue du jour. Laura a toujours eu un sens très sûre pour la mode et Angélique lui fait entièrement confiance. Aujourd'hui, son amie a sélectionné un tailleur chic, au style baroque avec des arabesques. Une robe un peu crayon légèrement décolletée, lui arrivant à mi-cuisse avec la veste assortie et des bottes noires à talons, s'arrêtant juste sous le genoux. -Très joli, commente la Comtesse avec un sourire. Elle s'habille puis se place devant sa coiffeuse. - Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? lui demanda Laura. Ange regarda ses cheveux roux en réfléchissant. Ils bouclent naturellement mais peuvent être un peu rebelles de temps en temps. - N'importe, choisi toi. Laura acquiesce et remodèle ses boucles pour qu'elles soient plus naturelles tout en lui laissant les cheveux détachés mais de manière à ce qu'ils ne lui tombe pas devant les yeux pour le travail. - Vous ne savez pas ce que j'ai appris par les autres ? s'enquit alors Laura. - Dis moi ? demande Angélique, curieuse. - Votre ami, le Prince Genesis est fiancé. Ange sursaute et se tourne vers Laura surprise. - Vraiment ? Je n'arrive pas à croire qu'il ai accepté ça. Elle se lève. Il faut qu'elle parle à Genesis. - Merci Laura, lance t-elle en attrapant son sac avant de sortir de sa chambre. - Et votre petit-déjeuner ?! clame Laura à sa suite. Mais Ange est déjà ailleurs.

Genesis et elle ça remonte à longtemps. Cousins éloignés, ils ont grandis ensembles et même si ils n'étaient pas dans la même maison à BeauxBâtons, rien n'a jamais pu les séparer. Pas même le caractère exécrable de son meilleur ami. Et à côté il y a Antonin, son second meilleur ami, aussi sociopathe que le premier est un psychopathe. Ténébreux, dangereux, insolents, elle est l'ange, la lumière quand ils sont ténèbres. Elle est leur petite princesse, elle est la seule à qui ils n'ont jamais fait le moindre mal allez savoir pourquoi. Mais au moins on peut dire qu'elle bénéficie d'une protection intégrale entre ces deux hommes puissants. Ils sont tout pour elle. Aussi se dirige t-elle d'un pas vif vers la chambre de Genesis, ses talons claquant sur le sol. Arrivée devant les deux colosses qui garde son précieux Prince, elle les fixe. - Je peux ? S'il vous plaît ? fait-elle de sa douce voix. Angélique n'est pas dangereuse ils le savent. Même eux ne comprennent pas l'amitié entre leur maître et elle. Pourtant elle existe, elle est belle et bien là et rien ne saurait la détruire. Aussi entre t-elle dans les appartements de son ami qui s'est éveillé il n'y a pas si longtemps, elle voit qu'il n'a pas attaqué son petit-déjeuner. Parfait elle pourra le prendre avec lui. Posant son sac sur l'une des chaises elle se dirige vers la chambre et s'appuie contre le chambranle de la porte, bras et jambes croisées. - Salut beau gosse, lance t-elle d'une voix espiègle. Elle a ce regard pétillant et insouciant qu'elle possède quand elle est avec eux. Il paraît que tu t'es décidé à te passer la corde au cou ? Qui est la malheureuse élue ? s'enquit-elle d'une voix amusée. Elle le connaît. Cette histoire ne doit pas lui plaire ...  

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Fiancé. Je n'arrivais pas encore à y croire. C'était comme me renverser un sceau d'eau gelé sur la tronche, encore et encore, jusqu'à ce que je crève complètement congelé. Je me retourne dans mon lit ayant assez mal dormi, secoué par de nombreux cauchemars. J'avais passé la soirée avec Antonin, mais pour une fois, avais préféré rester seul pour dormir. Maintenant que j'avais des obligations plus familiale il ne fallait absolument pas qu'on nous surprenne tout les deux. Le soleil transperçait de ses rayons les rideaux de ma chambre, quand on toqua à ma porte. « Entrez. » Je pousse un long soupire alors que l'un de mes loups lève la tête vers le domestique, chargé d'un plateau repas. J'avais tendance à manger assez tard quand j'étais au palais et encore plus chiant, je mangeais dans ma chambre. Pas que je n'apprécie pas ma famille, non, mais le matin j'avais surtout besoin de silence et de calme. Sans un mot, il déposa le plateau comportant un bon petit déjeuné sur la table non loin de moi. Je grogne légèrement en me recouvrant le visage, cherchant quelques minutes en plus ce sommeil si durement acquis. J'entends la porte se refermer et mes animaux sauter sur le lit, grattant les couvertures, réclamant mon attention. Mes loups étaient ce que je possédais de plus précieux...enfin, il faut dire que je les avais moi-même dompté ayant une passion étrange pour les créatures sauvages. « Oui, oui, j'arrive... » Je me redresse lentement, sortant mes bras de sous les couvertures pour leur offrir quelques caresses. Je me souviens alors du regard qu'Athénaïs avait portée sur mes animaux. Comme moi, elle appréciait ceux-ci, au moins, nous avions ça en commun. Plongé dans mes pensées je n'entends pas cette voix que je connaissais pourtant si bien résonner près de ma porte, demandant à entrer dans la pièce. « Salut beau gosse » Je lève les yeux vers Angélique, ma meilleure amie. Contraste étonnant voyez-vous. Cette jeune femme est tout le contraire de moi, ou encore d'Antonin. Ensemble, nous formions un trio parfait, scandaleux. Elle était notre petit ange, nous étions ses psychopathes. Oui, parce que soyons claires, je ne suis absolument pas un ange, loin de là. - bien que je ne dépasse pas la folie d'Antonin -.

« Il paraît que tu t'es décidé à te passer la corde au cou ? Qui est la malheureuse élue ? » Je fronce les sourcils alors que sa voix amusée résonne dans mes oreilles. Ben oui, qu'elle se foute de ma gueule, sans gêne l'Ange là. Je me laisse retomber dans mon lit en grognant comme un enfant. Râleur, de mauvaise humeur, elle venait mettre sur le tapis l'origine de cette nuit semi-blanche qui me traumatisait largement. « M'en parle pas. » Je cache mon visage dans mes mains et repousse mes loups d'un geste de la main. Comprenant mon geste ceux-ci descendes sans opposer la moindre résistance, allant se positionner dans un coin de la grande chambre princière. Je n'avais pas envie de parler de mes fiançailles, je n'avais pas envie de me marier. « Au moins mes parents n'ont pas étés chercher la plus moche. C'est la Comtesse de Périgueux, Athénaïs de Rugès. » J'avais dis ses paroles avec une pointe d'amertume alors que je revenais sur la terre ferme, ouvrant de nouveau mes yeux à la double couleur. Poussant un long soupire digne d'un film dramatique, je tourne les yeux vers la Lerouge, une cousine dite éloignée et pourtant nous avions couchés ensemble. Ouai bon, une fois, mais quand même. Si j'avais honte ? Bien sur que non, après tout, tant que ça reste dans la famille c'est cool non. Puis, ce n'est pas comme si je couchais avec ma petite sœur hein...j'ai des limites. Quoi que, non, je n'en ai aucune. « Puis, ce n'est pas moi qui me suis décidé c'est mes parents qui ont jeté leur dévolu sur elle. Je ne sais pas, apparemment elle serait encore vierge, ce qui a pas mal pesé dans la balance...Tu manges avec moi ? » Je lui fais signe d'approcher en tapotant mon matelas, alors que doucement, je me levais pour attraper mon plateau. Je suis vêtu d'un simple boxer et je n'en ai pas honte. Elle m'avait vu plus nu que ça lors de notre partie de jambe en l'air, ensuite, c'était comme être en maillot. Je vais me remettre dans le lit assis en tailleur en face de la jeune rouquine. Généralement nous étions trois, mais bon, ce matin nous n'étions que deux. Les trois inséparables, les trois mousquetaires...

Je prend un croissant praliné et croque dedans alors que je nous serre deux verres de jus d'orange frais et naturel. Oui, j'ai certaines exigences que voulez-vous. « Tu l'as appris comment ? Par Anto ? Il était pas super enthousiaste à l'idée de mes fiançailles... » En-même temps il faut dire que ma relation avec mon meilleur ami et amant était loin d'être très simple.  

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Elle le regarde depuis le pas de la chambre. Il a mal dormi elle le voit bien à son air ensommeillé et bougon. Pas qu'en général il soit d'une humeur merveilleuse mais elle l'a connu plus souriant. Ses loups descendent de son lit alors qu'il se rallonge. Ange se baisse pour les caresser. Ce sont ses animaux préférés, son patronus lui même le prouve puisqu'il s'agit d'une louve. - M'en parle pas. Ben si justement elle était venue spécialement pour lui en parler. Elle le regardait sans comprendre. Il n'était pas homme à se marier sur un coup de tête, son Prince des Ombres comme elle l'appelait parfois. Surtout pas avec une inconnue. Mais c'était probablement une idée de ses parents. Il n'y avait qu'eux pour avoir des idées pareilles. Comme si ils ne connaissaient pas leur fils. - Au moins mes parents n'ont pas étés chercher la plus moche. C'est la Comtesse de Périgueux, Athénaïs de Rugès. Elle haussa les épaules. Pour elle c'était toujours une inconnue. Elle voyait vaguement une belle fille châtain clair, aperçue dans quelques bals de la Haute Cour mais c'était à peu près tout. Elle entend la pointe d'amertume dans la voix de son meilleur ami et son coeur se serre pour lui. Elle était désolée. Genesis, c'est l'un des hommes de sa vie. Il est un cousin éloigné et certes, elle a couché une fois avec lui - quoi on a dit éloigné - mais il est surtout, et avant tout, son meilleur ami, son protecteur. Elle aurait voulu qu'il soit libre de ses mouvements. Qu'il puisse être avec la personne qu'il s'est choisie lui même. Comme Antonin.

- Puis, ce n'est pas moi qui me suis décidé c'est mes parents qui ont jeté leur dévolu sur elle. Je ne sais pas, apparemment elle serait encore vierge, ce qui a pas mal pesé dans la balance...Tu manges avec moi ? Ange se redresse en grimaçant. Une vierge. Pauvre gosse. Elle ne sait pas ce qui l'attend avec Genesis. Il allait la dévorer toute crue. Et la blesser. Pas volontairement - quoique - mais parce que c'était dans son caractère. Elle était la seule à arriver à passer outre, à supporter ça, la seule avec qui il était moins brutal. Leur amitié à tous les trois - Genesis, Antonin et elle - était si étrange, elle était dysfonctionnelle aux yeux des autres, scandaleuse pour certains, incompréhensibles pour tous. Mais elle s'en fichait. - Bien sûr, qu'elle répond quand il l'invita sur le lit à manger avec lui. Il était en boxer mais franchement, elle l'avait vu plus nu que ça. Retirant ses bottes qu'elle abandonna sur le sol, la Comtesse alla s'asseoir face à son ami, pliant ses jambes sous elle dans un délicat mouvement. Mais tout était délicat chez elle, tout était gracieux, l'on aurait dit une poupée de porcelaine, fragile et cassable au moindre faux mouvement. Pourtant, elle était beaucoup plus dure et forte qu'elle n'en n'avait l'apparence. - Tu l'as appris comment ? Par Anto ? Il était pas super enthousiaste à l'idée de mes fiançailles... lui demande Genesis. Antonin était le troisième homme de sa vie, il était son second meilleur ami, son second protecteur, son second sociopathe préféré aussi. Et puis accessoirement, l'amant de Genesis. - Je peux comprendre, commente t-elle alors qu'un domestique apportait plus de choses à manger et une tasse de chocolat chaud. Tout le monde connaissait le fait que la Comtesse d'Angoulême était incapable de démarrer une bonne journée sans un chocolat chaud au petit déjeuner. Merci, fait-elle au domestique avant de se tourner vers son ami. Non, c'est Laura qui me l'a dit. Apparemment, tout le monde est au courant des rumeurs qui courent. Et puis tu sais que personne n'est plus commères que les domestiques du palais royal. Elle lui sourit avec tendresse. Est-ce que tu peux faire quelque chose contre ça ou tu es pieds et poings liés ? lui demande t-elle en buvant une gorgée de chocolat.

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« Bien sûr » Oui, bien sur qu'elle comprenait. Angélique était ma meilleure amie, notre meilleure moitié à moi et Antonin et ce depuis de bien nombreuses années. Elle avait pratiquement le même âge que moi et nous avions vécu énormément de choses. Malgré nos lignées différentes à Beaubâtons nous n'en n'étions restés que plus présents l'un pour l'autre. Beaucoup se demandaient comment nous faisions, comment elle faisait pour me supporter, nous supporter. Parfois, je me le demandais aussi. Autant je pouvais me montrer d'une extrême violence dans mes accès de colère, autant avec Angélique je n'avais jamais, au grand jamais levé la main. Non, elle était différente à mes yeux. Un bout de mon âme. Cette lumière qui illumine ce couloir empli de noirceur qu'était mon existence. Je l'aimais d'une façon différente. Pas comme j'avais aimé Alexandre, pas comme je l'aimais toujours actuellement. Parce que ce mec avait cruellement brisé mon cœur et Angélique avait été là pour me réconforter à cet époque noir. Rares sont les personnes qui m'ont vues pleurer...elle fait partie de celles-ci. Elle avait été là pour m'empêcher de tout détruire sur mon passage, alors que je hurlais que j'allais le tuer, le faire pendre...Elle m'avait résonné, elle m'avait approchée avec douceur et tendresse. J'avais fais mon deuil, même si la douleur était toujours belle et bien là quand je croisais cet homme au regard envoûtant dans les couloirs de notre école. Et puis il y avait eu Antonin. Voilà deux ans que nous entretenions une relation plus que fusionnelle, alors que lui, je le savais était beaucoup plus accroché à moi que moi je ne l'étais. Quoi que...Non, je mens. Je prends un sacré plaisir en sa compagnie, aussi bien amicalement qu'intimement. C'était une relation compliquée et tordue. Ce jeune Rousseau engendrait cette noirceur qui prenait clairement possession de moi, la déclenchant d'un simple regard. Il était comme ça Antonin. Il était le mal absolument, j'étais son suivant alors qu'Angélique était notre lumière éclatante mais peut fragile. Beaucoup la sous-estimait, ils avaient tores mais beaucoup n'osaient lui faire du mal, sur le coup, ils avaient bien raison.

« Je peux comprendre » Je mâche lentement mon croissant alors que je ne tourne pas les yeux vers le domestique. J'ai l'habitude d'être entouré par le petit peuple. Selon mes humeurs je les traites bien ou moins bien, ça dépend vraiment du jour. Après tout, je ne déteste pas mes domestiques, non, c'est juste que je ne suis pas un homme d'un naturel très sympathique. Dire qu'avant ma naissance j'avais déjà tué mon propre jumeau...inutile de dire que ça laisse quelques soupçons peser sur mes épaules. « Non, c'est Laura qui me l'a dit. Apparemment, tout le monde est au courant des rumeurs qui courent. Et puis tu sais que personne n'est plus commères que les domestiques du palais royal. Est-ce que tu peux faire quelque chose contre ça ou tu es pieds et poings liés ? » Je hausse un sourcil alors que je posais mon regard vairon sur les domestiques qui s'activaient dans la pièce. Bande de balance. Sur que c'était un d'eux qui avait vendu la mèche. Bon, d'accord, le palais grouille de domestiques, du coup je n'en avais absolument pas la certitude et lancer des accusations sans preuves ce n'était pas forcément dans mon caractère. « Oh oui je le sais bien. C'est pour ça que les soudoyer quand ils voient quelque chose de compromettant est toujours assez prioritaire. » Je bois une gorgée de mon jus d'orange alors que je sens l'odeur du café et du chocolat chaud me chatouiller les narines. Autant elle elle buvait du chocolat chaud, autant moi j'avais besoin de ma dose de caféine matinale ainsi que mon verre de jus d'orange... « Je suis pieds et poings liés. Je n'ai pas le choix. De un je suis prince ce qui pèse beaucoup dans la balance. J'aurais dû être marié il y a plusieurs années, mais j'ai fais un compromis avec mes parents. Je finissais mes études et ils me foutaient la paix...hors, j'ai finis mes études et ils ont pris une année à me chercher la fiancée parfaite. » Je ricane froidement face à mes propres paroles déposant mon verre vide sur le plateau, passant une main sur mon visage.

« Même mon petit frère est fiancé, ils pensent à fiancer ma sœur...En gros, nous sommes tous bons à nous lancer dans l'arène du mariage...Angélique, tu la verrais elle et si... » Je pince les lèvres et lève les mains au ciel d'un air désespéré. « ...innocente...elle a l'air d'être heureuse de m'être fiancée. » J'avais dis ça d'un air presque en colère. Si Athénaïs prenait la chose agréablement, moi pas et je ne comprenais pas comment elle faisait pour garder le sourire.  

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Elle le fixe de son regard doux et lumineux. Personne ne comprend. Pourtant ils ont cherchés. Mais l'amitié et l'amour ne sont pas des sentiments que l'on décortique pour comprendre comment ça fonctionne. Ca marche ou ça ne marche pas tout simplement. Antonin, Genesis et elle, ça fonctionnait depuis des années et ce n'était pas prêt de changer. Elle était leur lumière, le côté positif de leur caractère, les ramenant à la réalité par sa douceur et sa délicatesse quand ils s'enfonçaient trop loin dans les ténèbres. Elle ne les auraient lâché pour rien au monde, même si on lui avait proposé la couronne de France. La loyauté était l'une des principales qualités de la Comtesse d'Angoulême. S'asseyant sur le lit face à son meilleur ami, elle lui demande si il possède une marge de manoeuvre ou pas du tout. Elle ne manque pas son regard quand il foudroie les domestiques. Ce n'est pas leur faute. Un secret, puis un autre, puis un autre et voilà que ce n'est plus un secret au final. - Je suis pieds et poings liés. Je n'ai pas le choix. De un je suis prince ce qui pèse beaucoup dans la balance. J'aurais dû être marié il y a plusieurs années, mais j'ai fais un compromis avec mes parents. Je finissais mes études et ils me foutaient la paix...hors, j'ai finis mes études et ils ont pris une année à me chercher la fiancée parfaite, qu'il lui répond d'un air sombre. Posant sa tasse pour prendre à son tour un croissant, elle le fixe de ses yeux bleus. - Pourquoi tu ne me l'a pas dis ? Tu aurais pu me proposer, tu sais que tu aurais été libre de faire ce que tu voulais avec moi, lui réplique t-elle doucement. Ca n'aurait pas été très juste pour elle, Genesis sait qu'elle croit à l'amour, au véritable amour, mais elle ferait n'importe quoi pour ses meilleurs amis quitte à abandonner son plus grand rêve.

Elle est tout de même contente de déjeuner avec lui, comme ça, naturellement tandis qu'ils parlent comme lorsqu'ils étaient encore à l'école. Ca fait longtemps qu'ils n'ont pas fait ça entre leurs responsabilités propres. Il ne manque qu'Antonin. Il lui manque lui aussi mais elle comprend qu'il évite un peu Genesis. Ces deux là sont pourtant si beaux ensembles. Bien sûr qu'elle est au courant de leur relation. Elle est leur petite princesse, leur Ange, elle sait tout, voit tout et surtout, sait garder un secret. Qualité rare et précieuse surtout dans leur monde. - Même mon petit frère est fiancé, ils pensent à fiancer ma sœur...En gros, nous sommes tous bons à nous lancer dans l'arène du mariage...Angélique, tu la verrais elle et si...innocente...elle a l'air d'être heureuse de m'être fiancée. Elle grimace. Elle imagine bien la scène. Elle même est heureuse de ne pas avoir à supporter ça. Léandre n'oserait pas la fiancer de force, pas alors que lui même à fait un mariage d'amour. Et ses parents ne sont plus là pour dire quelque chose. Elle est libre même si elle sait qu'elle va devoir se marier un jour. Dans peu de temps si possible vu que les années passent elle aussi. Elle reste pourtant cette fleur délicate que quelques hommes ont eu le plaisir d'avoir dans leurs bras le temps de quelques heures avant qu'elle ne s'évapore au lever du soleil. - En même temps, tu ne peux pas lui en vouloir. Tu es Prince de France Genesis, l'un des plus beaux partis que tu le veuille ou non. Et elle ne te connait pas encore, fait-elle sans pour autant être narquoise. Elle ne fait qu'énoncer une vérité, qu'elle plaise ou non. Et avec Antonin ? Il le prend mal à ce point ? lui demande t-elle. Bien sûr qu'elle se doute de la réponse, Antonin est son meilleur ami, elle le connaît. Mais elle veut le point de vue de Genesis avant d'aller lui parler. Histoire de savoir à quel point elle va devoir s'armer de patience et de douceur pour affronter les ténèbres ambulantes. - Est ce que je peux faire quelque chose pour t'aider ? s'enquit-elle en trempant un morceau de croissant dans son chocolat. Elle aimerait pouvoir arranger les choses. Elle est comme ça, elle a besoin que tout le monde autour d'elle soit heureux. Surtout ceux qu'elle aime.

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« Pourquoi tu ne me l'a pas dis ? Tu aurais pu me proposer, tu sais que tu aurais été libre de faire ce que tu voulais avec moi » Je lève doucement les yeux vers elle, assez surpris par sa remarque. Ça ne m'avais pas effleuré l'esprit une seule seconde. La cause ? Angélique est le genre de personnes à croire en l'amour avec un grand A. Le prince charmant, le preux chevalier, les belles histoires de contes de fées. Elle est assez naïve à ce sujet là. Encore une fois grande contradiction entre moi et mon amant. Nous étions deux hommes qui ne cessaient de coucher à gauche et à droite, accumulant les conquêtes, parfois régulières parfois d'une seule nuit. L'amour je l'avais connu et pour moi ça avait été le grand amour, le seul et l'unique...résultat des courses. Amour zéro – Déception amoureuse 10 ! Inutile de dire que je ne souhaitais en rien renouveler l'expérience. Même pas en rêve. Je m'étais bâtis une barrière énorme autour de ce petit cœur, une clôture électrifiées avec des barbelées et des mines cachées toutes autour. Ouai, j'avais pris mes précautions. « Tu sais bien que je ne te ferais jamais un coup pareil...Tu as la chance de pouvoir choisir l'homme que tu souhaiteras épouser, l'homme que tu auras choisis. En t'enchaînant à moi je t'aurais ôté toutes chances d'aimer un autre au grand jour...tu es mon amie la plus proche Ange, jamais je n'aurais pu te faire une chose pareil, pas à toi. » J'avais dis ses paroles avec toute la sincérité du monde. Ça aurait été une autre je l'aurais sûrement fait, mais pas avec elle. Nous nous connaissions depuis gamins, malgré nos lignées différentes, nous étions restés le trio infernal et si improbable. Elle ne méritait pas d'être enchaînée à un homme qui ne l'aimait pas avec les sentiments dignes de ce nom. Je l'aime, certes, mais d'une façon plus pur, plus...ben angélique quoi. «En même temps, tu ne peux pas lui en vouloir. Tu es Prince de France Genesis, l'un des plus beaux partis que tu le veuille ou non. Et elle ne te connait pas encore » Je ricane devant ses paroles. Je ne prends pas mal celles-ci car au fond, elle a totalement raison. Elle ne me connaît pas...pas encore et risquait bien de tomber de son petit nuage quand elle se retrouvera à ma merci ou encore face à une de mes crises de folies. « Oui et bien, elle va vite tomber de haut, crois-moi. Si elle pense pouvoir me passer la code au cou impunément, elle ne me connaît pas assez pour me craindre mais cela viendra. » Oui je menaçais bien la Comtesse et ce ouvertement, sans aucune honte. Je n'avais pas en tête de lui offrir une quelconque compassion ou de quelconques sentiments. Non, elle allait vivre avec le diable, elle allait pour ça devoir s'endurcir...

« Et avec Antonin ? Il le prend mal à ce point ? » Je bois une nouvelle gorgée de mon café. Celui-ci refroidissait de plus en plus, néanmoins, le café froid ne me dérangeais pas spécialement. Je hausse les épaules d'un air désinvolte alors que je suis loin de l'être. Avec les années le jeune Rousseau avait éveillé en moi plus que de la curiosité, me travaillant au corps mais également à l'esprit. Nier que je n'avais pas de sentiments pour lui serait mentir, sauf que je le faisais, refusant cette éventualité. Oui, refusant cette petite étincelle qui brillait dans nos regards que ceux-ci se croisaient. « Tu connais Antonin...J'ai surtout pour qu'il fasse une connerie avec la dite fiancée. Si jamais il la touche et qu'il se fait prendre, ça risque de tourner au drame et j'ai beau avoir de l'influence, s'attaquer à la fiancée du Prince est condamnable de peine de mort. » Je me mords légèrement la lèvre anxieux. Non pas pour la malheureuse mais bien pour mon meilleur ami. Je le savais sournois, franchement sadique et violent...Il n'hésiterait pas à attaquer Athénaïs, que ce soit en face ou par derrière utilisant une stratégie ou un autre. « Est ce que je peux faire quelque chose pour t'aider ? » Je sors légèrement de mes pensées et secoue simplement la tête, finissant mon croissant en plongeant mon regard dans le siens. « Me tuer ? Non mais plus sincèrement, non, tu ne saurais rien y faire. Mes parents sont buttés sur ces fiançailles, le mariage ne devrait plus tarder ni même s'éterniser. Je suis sur que je serais marié avant deux mois...tu vois le style. La seule chose que tu peux potentiellement faire c'est garder un œil sur Anto. Tu sais bien qu'il a toujours été fort proche de moi...du coup, tu es l'une des rares à savoir le tempérer...empêche le de faire des conneries. Moi, à part l'occuper dans mon lit et encore, ça va être de plus en plus compliqué. » Je souris légèrement amusé par mes dernières paroles. Les domestiques étaient au courant, après tout, ceux qui s'occupaient de moi nous étaient quelques fois tombés dessus. Néanmoins, je faisais en sorte qu'ils soient rémunéré plus que les autres, histoire qu'ils tiennent leur langue et ça fonctionnait pour l'instant. Merci la fortune familiale hein. Entre Antonin qui faisait partie de la famille la plus riche et la famille royale qui venait en second, nous avions de quoi nous occuper. « Et toi, que deviens-tu ? »   

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- Tu sais bien que je ne te ferais jamais un coup pareil...Tu as la chance de pouvoir choisir l'homme que tu souhaiteras épouser, l'homme que tu auras choisis. En t'enchaînant à moi je t'aurais ôté toutes chances d'aimer un autre au grand jour...tu es mon amie la plus proche Ange, jamais je n'aurais pu te faire une chose pareil, pas à toi. Elle sourit avec tendresse. Elle sait très bien que si elle avait été mariée avec lui, ses rêves d'enfants auraient disparus comme un écran de fumée. C'est plus fort qu'elle. Elle y croit, elle, au Grand Amour avec des majuscules au G et au A. Elle croit à ce sentiment si fort qu'on en perdrait le contrôle, à celui qui vous fait accélérer le coeur et plâner sur un petit nuage, celui qui est si fort, si brutal qu'il nous en fait mal, celui pour qui on se battrait jusqu'à la mort pour le protéger du monde. Le même qui unit Léandre et Anna. Oh oui elle le veut cet amour là. Mais plus que tout au monde, elle veut que ceux qu'elle aime soit heureux. Et si elle doit se sacrifier pour ça, alors soit, que la vie en soit témoin elle le ferait. - Je sais, murmure t-elle doucement. Mais pour toi je l'aurais fait. Et c'était vrai. Ange l'aurait fait pour lui. Pour Antonin. Ils étaient tout à ses yeux et elle n'aime pas qu'ils soient aussi malheureux. Ils lui faisaient penser à deux lions en cage quand ils étaient comme ça. Piégés, blessés, en colère, malheureux. Ca la tue. La discussion dévie sur la malheureuse fiancée de Genesis. Apparemment elle est jeune, belle, encore vierge -le critère des parents ça - et pire que tout enthousiaste à souhait. La Comtesse grimace sans se cacher. Cette pauvre gamine va se faire bouffer toute crue et pire encore, elle va en être détruite. Elle aurait mérité mieux. A croire que les parents n'écoutaient pas les rumeurs circulant sur Genesis. Mais après tout elle a raison, il est Prince, ça doit tout compenser. Elle ne répond rien quand il lui dit qu'elle apprendra à le craindre. Que dire ? Elle peut effectivement lui demander d'être plus gentil, moins violent, moins colérique. Il ne l'écoutera pas. Elle est la seule avec qui il se contrôle, les autres, il n'en n'a que faire. Alors elle laisse passer, elle se dit qu'elle verra sur le moment si elle peut aider.

- Tu connais Antonin...J'ai surtout pour qu'il fasse une connerie avec la dite fiancée. Si jamais il la touche et qu'il se fait prendre, ça risque de tourner au drame et j'ai beau avoir de l'influence, s'attaquer à la fiancée du Prince est condamnable de peine de mort. Sa gorge se serre. Oui elle sait. Son second meilleur ami est les Ténèbres incarnées. Il ne reculera devant rien si il s'aperçoit que Genesis est en train de lui échapper. Il est trop profondément ancré en lui, il y a trop de sentiments, de non-dits entre eux pour qu'il le lâche comme ça. Elle demande ce qu'elle peut faire pour aider. Elle sent la catastrophe approcher et elle veut tout faire pour éviter ça. Elle veut croire que sa lumière va réussir à maintenir les ténèbres un peu en retrait. Qu'elle peut aider à maîtriser toute cette situation. Genesis plaisante noir puis lui demande ensuite de veiller sur Antonin, de le surveiller. Elle est apparemment la seule à avoir de l'influence sur lui. Elle acquiesce gravement. - Bien sûr. Je m'occupe de lui ne t'en fais pas, lui dit-elle avec douceur. Il y a de la tristesse dans son regard. Et une infinie tendresse. Que ne ferait-elle pas pour ces deux là ? A ses yeux, ils forment le couple parfait. Un peu - beaucoup - cinglé sur les bords mais parfait tout de même. Elle aurait tant aimé qu'ils puissent s'aimer au grand jour. Ca éviterait un paquet de désagréments. Ca ira Gene. On affrontera tout ça tous les trois, comme on l'a toujours fait, le rassure t-elle d'une voix toujours aussi délicate mais plus grave et plus ferme tout en posant sa main fine sur la sienne. Elle y croit. Eternelle optimiste, elle sait qu'ils pourront tout affronter ensemble et qu'ils en sortiront toujours vainqueurs. C'est comme ça. C'est elle.

- Et toi, que deviens-tu ? lui demande son Prince. Elle hausse les épaules d'un air désinvolte comme si ça n'avait pas d'importance ou qu'elle n'était rien, avant de lui faire un petit sourire en coin, le regard espiègle. Toujours avec lui. - Ce que j'ai toujours rêvé. Médicomage royale. Elle lui lance un regard pétillant, brillant de mille et une étoiles. On a la classe ou on ne l'a pas ! Elle rit. Un rire doux et délicat, cristallin comme une eau pure et fraîche. C'est ça, son plus grand pouvoir. Amener de la joie et dela légèreté là où il n'y a que de la colère et de la rancune. Elle fini son chocolat et repose la tasse. Puis elle se laisse tomber en arrière sur le lit, ses cheveux roux formant comme une couronne de feu autour de son visage de poupée. - J'ai envie de prendre l'air ce week-end. Vous viendriez au château ? On pourrait faire des balades à cheval et partir loin du monde pendant un moment. Comme avant. Anto et toi n'auriez pas à vous cacher, et moi je n'aurais pas besoin d'avoir l'air parfaite en montant en amazone alors que j'ai horreur de ça, lui propose t-elle. Elle a bien envie de ça. De s'évader. Ils le faisaient souvent plus jeunes. Maintenant les responsabilités les ont rattrapés et elle n'est pas sûre qu'ils pourront recommencer leurs escapades.

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« Je sais. Mais pour toi je l'aurais fait » Oui, elle l'aurait fait et c'est sûrement ça le pire. Elle aurait mit sa vie en parenthèse pour moi et Antonin, pour voir continuer cette histoire qui m'unissait à mon meilleur ami. Elle aurait donné sa vie si il le fallait, brisé son cœur, anéantir ses convictions. Je ne l'aurais jamais permis. Comme je n'aurais jamais permis qu'une quelconque personne pose la main sur elle, la blesse, la fasse pleurer. Non, ce n'était absolument pas envisageable. Elle était notre Angélique, la nôtre, nous n'étions pas partageur, je ne l'étais pas, je ne le serais sûrement jamais. C'est enfantin comme réaction, certes, mais c'était ainsi. J'avais vécu avec une petite cuillère en argent dans la bouche, des richesses s'exposant à mes yeux, me voyant refuser rarement ce que je souhaitais avoir. Hors, Angélique était nôtre. Non elle n'était pas un objet, mais je voyais la jeune femme comme trop fragile pour s'exposer au monde extérieur mais surtout en l'amour. Si nous étions des monstres elle était bien trop douce. Certes, elle nous faisait face mais jamais elle n'oserait réellement nous tenir tête si cela s'avérait nécessaire, si nous entrions dans une colère noire. Elle savait de quoi nous étions capables, elle l'avait toujours sur et, heureusement pour elle, nous l'aimions, je l'aimais assez pour ne pas la blesser. Le sujet part sur Antonin et je lui demande de le garder à l'oeil, de lui parler, de lui faire revenir les pieds sur terre. Je connais mon ami, mon amant et ce depuis de longues années. Il est cet homme qui anime d'un simple regard toute la noirceur que je possède, comme un électrochoc. « Bien sûr. Je m'occupe de lui ne t'en fais pas » Je peux entendre la tristesse dans sa voix et quand mon regard croise le sien, je peux également la lire. Elle est si sensible ma petite angélique, bien plus que je ne le suis moi-même. La peine me touchait rarement, mais en général, mes émotions étaient multipliées par dix et donc ça ne donnait rien de bon. La peine, surtout me faisait souffrir d'avantage et s'éternisait durant bien longtemps...encore aujourd'hui je la ressentais vive, brûlante d'une blessure datant d'il y a six ans. « Je sais que tu vas t'en occuper mais...fais quand même attention. Je pense qu'il va voir rouge, vraiment rouge. Je pense également qu'il ne réalise pas trop l’ampleur de la chose pour l'instant, mais quand l'information va arriver au niveau sensible de ses émotions, je crains le pire. »

Je soupire de plus belle. Je m'inquiète, sincèrement pour mon ami, le sachant instable et très vif dans ses réactions. Je ne crains pas pour les autres, non, franchement je n'en ai que faire. Mais lui, c'était différent. Il était mon double, notre relation était très compliquée et malsaine, intouchable, inviolable. « Ca ira Gene. On affrontera tout ça tous les trois, comme on l'a toujours fait » Je sens sa main se poser délicatement sur la mienne et je souris très légèrement. Un sourire bref, calme et pourtant peux lumineux. Je finis par me reprendre, cherchant à dévier la conversation vers quelque chose de plus banale que nos histoires de cœurs et d'amitié. « Ce que j'ai toujours rêvé. Médicomage royale. On a la classe ou on ne l'a pas ! » Elle rit et je lève les yeux au ciel d'un air exaspéré. Mon dieu, que ne faut-il pas entendre comme conneries de nos jours. J'étais néanmoins heureux de la savoir près de moi au palais, s'occupant de la famille royale et donc, restant dans ma vie d'une façon ou d'une autre. Je ne suis pas du genre à rire aux éclats, ayant été élevé dans une certaine retenue au niveau de mes émotions et j'en étais devenu un maître en la matière. Elle s'écroule sur le lit et je fais signe au domestique d'enlever le plateau, ce qu'il fait directement. Je vais me coucher près d'elle, me positionnant également sur le dos, laissant mon regard plonger dans un point invisible au dessus de nous. « J'ai envie de prendre l'air ce week-end. Vous viendriez au château ? On pourrait faire des balades à cheval et partir loin du monde pendant un moment. Comme avant. Anto et toi n'auriez pas à vous cacher, et moi je n'aurais pas besoin d'avoir l'air parfaite en montant en amazone alors que j'ai horreur de ça » Je soupire calmement. Cette idée me tentait bien. « ça serait chouette, je l'avoue...mais je ne sais pas si j'aurais le temps. Les fiançailles, le fait que Athénaïs et moi devons absolument passer du temps ensemble...mais je pourrais toujours esquiver le temps d'un week-end... » Je viens poser ma tête contre la sienne, comme j'avais souvent l'habitude de le faire. « Puis, navré mais tu montes horriblement mal à cheval quand tu es en amazone.. »Je souris d'un air moqueur.  

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Les mois prochains s'annoncent difficiles ils le savent tous les deux. Le mariage de Genesis et Athénaïs ne traînera pas en longueur et Antonin va devenir ingérable. Mais elle ne les abandonnerait pour rien au monde. Ils étaient tout à ses yeux. Ses amis, ses frères, ses protecteurs. Les hommes de sa vie. Elle n'était jamais jalouses des filles qui gravitaient autour des deux hommes car elle savait qu'elle avait une place particulière dans leur coeur. Une place que personne d'autre ne pouvait occuper. Personne ne les connaissait comme elle les connaissait. Et personne ne les aimait comme elle les aimait. Comme ils étaient. Entiers. Avec leur part d'ombres grandissantes et parfois la lumière qui vivait un peu en eux, quand elle était près d'eux. Elle ferait n'importe quoi pour eux, même donner sa vie si ça pouvait les sauver. Tout plutôt que de les perdre. - Je sais que tu vas t'en occuper mais...fais quand même attention. Je pense qu'il va voir rouge, vraiment rouge. Je pense également qu'il ne réalise pas trop l’ampleur de la chose pour l'instant, mais quand l'information va arriver au niveau sensible de ses émotions, je crains le pire. Il tente de la mettre en garde mais ce n'est pas la peine. Elle sait. Elle connaît Antonin bien mieux que tout le monde - Genesis non compris - elle sait très bien comment il va réagir, elle sait aussi qu'il va devenir fou et qu'il va lui falloir toute sa lumière, sa douceur et sa force pour l'empêcher de faire un carnage et de commettre la faute de trop, celle qui le conduirait à sa perte définitive. - Je serais là, lui dit-elle simplement. Il sait aussi bien qu'elle, qu'elle fera son possible. A deux ils y arriveront. Ils sont les seuls qu'Anto écoute à peu près, les seuls à avoir de l'influence sur lui. L'amant et la confidente. Ils étaient tous les trois contre le reste du monde. Ca avait toujours été le cas, ça le serait toujours.

Genesis change de sujet. Elle voit qu'il souffre même si il le dissimule très bien. Elle aussi est triste. Elle aurait tant voulu pouvoir se servir de sa baguette comme dans les contes de fées des moldus et pouvoir tout changer d'un "bobidibou". Mais comme à son habitude, elle décide d'être l'optimiste de la bande. Elle est facile à vivre, elle rit plus souvent qu'elle ne pleure, elle sourit plus facilement qu'elle ne crie. Elle est comme ça Angélique. Elle préfère voir la vie du bon côté, elle est la représentation incarnée de la Lumière quand ses meilleurs amis représentent les Ténèbres. Ils s'opposent et se complètent, comme le ying et le yang. Elle voit l'exaspération de Genesis. Lui rit si rarement, la légèreté de son amie l'épuise. Vraie boule d'énergie ambulante malgré sa douceur, il est parfois difficile de la suivre. Comme une étoile filante ou une fée malicieuse. Elle s'allonge sur le lit, ses cheveux roux détonnant sur la couleur crème du dessus de lit. Son regard azur se pose sur son double qui s'allonge près d'elle. - ça serait chouette, je l'avoue...mais je ne sais pas si j'aurais le temps. Les fiançailles, le fait que Athénaïs et moi devons absolument passer du temps ensemble...mais je pourrais toujours esquiver le temps d'un week-end... Elle le laisse appuyer sa tête contre la sienne, comme ils le faisaient autrefois. Comme ils le font encore quand ils ont besoin de la présence de l'autre pour s'apaiser. Elle prend sa main et entrelace ses doigts fins aux siens. Elle ne dit rien. Elle ne sait pas quoi répondre. Elle sait qu'il a des obligations en tant que Prince et maintenant en tant que Fiancé mais que la demoiselle la future princesse ne pense pas lui prendre tous ses week-end parce que sinon, elles n'allaient pas s'entendre ces deux là. Et hors de question de l'inviter. Pas par méchancetés mais surtout pour éviter qu'elle se fasse tuer par Anto et puis parce que c'est leur rituel à eux et à personne d'autre. - Puis, navré mais tu montes horriblement mal à cheval quand tu es en amazone... qu'il lui balance ce con. Sa poitrine est soulevée d'un petit rire. - Je sais, maman en était exaspérée. Ca faisait beaucoup rire papa par contre, lui répond-elle en souriant. Puis elle lui retourne son air moqueur. Mais ça ne se fait pas de dire ça à une dame monsieur le prince malpoli, le taquine t-elle. Puis elle repense à quelque chose. Gene j'ai reçu une lettre bizarre l'autre jour. Elle tourne son regard azur vers Genesis. Ca disait un truc du genre "Comme le Phoenix je renaît de mes cendres. Prends garde au feu ma perle". Je n'ai rien compris. C'est probablement une erreur mais j'sais pas, la tournure était bizarre. Rares sont les personnes à m'appeler ainsi. Elle n'a pas l'air inquiète. C'est comme si elle racontait une histoire. Une anecdote. Elle ne sait pas pourquoi elle le dit à Genesis. Avec son caractère surprotecteur. Mais c'est un réflexe de tout lui dire. C'est comme ça entre eux, il y a peu de secret. Elle n'aime pas ça les secrets. Elle préfère tout savoir et gérer après que d'être dans l'ignorance. Du coup elle en sait parfois plus que les gens ne le veulent. Mais elle se tait. Elle écoute et ne dit rien. Elle est comme ça.

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Bien sur qu'elle sera là. Je le sais, je l'ai toujours su et c'était ça qui faisait notre force à nous trois. Notre solidarité, notre loyauté l'un envers l'autre. Ici pas de Comte ou Comtesse ou encore de Prince. Non, nous étions trois amis, parfois plus, prêt à nous battre l'un pour l'autre. Si Angélique était une jeune femme d'une grande douceur, je le savais, elle était capable de bien plus également. Elle avait ce petit caractère qui la définissait tant, ce mordant que beaucoup ne soupçonnaient pas en elle. Antonin et moi par contre le savions, nous aimions ça, même si niveau mordant elle ne nous dépassera jamais. Alors qu'elle était capable de se défendre d'une façon ou d'une autre, nous, nous étions capable de tuer pour ses beaux yeux. Ma tête vient se poser contre la sienne, alors que nos doigts s'entremêle en toute innocence. Certains auraient pu croire qu'il se passait quelque chose, mais non, nos cœurs étaient liés mais d'une façon plus douce, moins compliquée. Oui, nous avions couchés ensemble une fois, mais ça ne c'était jamais reproduis. Elle était seule et j'étais malheureux, ça avait fini au lit et le lendemain tout repartais normalement, comme si de rien était. Je n'en avais pas honte, elle non plus, ça c'était produit pour une bonne raison. Un réconfort comme un autre. «Je sais, maman en était exaspérée. Ça faisait beaucoup rire papa par contre » Je souris doucement face à ses paroles. Celles-ci ne m'étonnais pas. Nous avions étés élevés dans un univers bien particulier. A l'âge de six ans je montais merveilleusement bien à cheval, maniant l'art de l'escrime avec une facilité étonnante. J'avais toujours été excellent en matière de combat, ce qui faisait de moi un adversaire redoutable. Par contre, j'avais également tendance à foncer tête baissée dans les ennuis. Niveau stratégie ce n'était pas ça. Un soldat sans cœur, prêt à tuer pour son royaume, son pays mais également par simples envies.

« Mais ça ne se fait pas de dire ça à une dame monsieur le prince malpoli » Je tourne les yeux et porte sa main à mes lèvres, y déposant un baiser sur la paume alors que je lui faisais un clin d'oeil. « Je suis navré ma chère Comtesse, mais je n'ai pas pour habitude de mentir. » Surtout pas avec elle. Puis, effectivement elle était une bien piètre cavalière quand il s'agissait de la monte en amazone. Je préférais de loin quand elle montait normalement, tel un garçon, galopant dans les plaines sauvages en notre compagnie alors que nos rires résonnes dans le vent. Des moments simplement inoubliables que j'affectionnais plus que de raison. « Gene j'ai reçu une lettre bizarre l'autre jour. Ca disait un truc du genre "Comme le Phoenix je renaît de mes cendres. Prends garde au feu ma perle". Je n'ai rien compris. C'est probablement une erreur mais j'sais pas, la tournure était bizarre. Rares sont les personnes à m'appeler ainsi. » Je fronce les sourcils, me redressant sur mes avants-bras, un air pensif sur le visage. Je suis d'un naturel assez protecteur, non, sur-protecteur avec Angélique et cette révélation ne m'enchantais guère. Je me souviens encore de ce noble que nous avions gentiment torturé et détruit alors qu'il faisait une fixation sur la Lerouge. Antonin et moi avions pris un plaisir immense à l'envoyer plus bas que terre. Nous étions capables du pire ensemble, vraiment...Mais nous n'avions plus jamais eu de nouvelles. D'ailleurs, si j'avais laissé faire mon amant, l'homme serait mort actuellement. Ce jour-là j'avais eu pitié du pauvre bougre, j'aurais dû m'abstenir et le laisser crever dans les sous-terrain des Baudelaire. Bon, j'avais anéanti toute une famille...mais je n'en avais aucuns remords. On ne touche pas à Angélique sans en payer les conséquences, c'est connus pourtant !

« Je vais demander à ce qu'on surveille ça de près...Il ne manquerait plus que l'histoire se répète. Je vais m'en occuper cet après-midi, inutile de prendre des risques pour rien. » J'ai les sourcils froncés et un air sombre sur le visage. « Je vais en parler à Antonin également, il connaît pas mal de personnes à ce niveau-là. Là ou je ne pourrais pas agir lui le pourra. » Les Rousseau ont la plus grande fortune de Paris, ils sont même plus riche que nous, les princiers. Du coup, mon meilleur ami avait tendance à avoir plus de marge à ce niveau-là. Enfin, il avait surtout de bien vilaines fréquentations et l'art de la sournoiserie et de la manipulation. Il était plus dangereux que moi quand il agissait dans l'ombre, c'était une évidence. Antonin n'a pas de limite et ce dans n'importe qu'elle situation. Moi, je pouvais encore faire preuve de retenue, sauf en sa présence, là c'est une autre histoire. « Tu as reçu cette lettre quand ? » 

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-  Je vais demander à ce qu'on surveille ça de près...Il ne manquerait plus que l'histoire se répète. Je vais m'en occuper cet après-midi, inutile de prendre des risques pour rien. Elle le regarde et puis grimace. Elle n'aurait pas du lui parler de ça. Maintenant elle va les avoir tous les deux sur le dos en permanence. Elle sait ce qu'il veut dire en parlant de l'histoire qui se répète. Elle se souvient, à BeauxBâtons, ce bourgeois qui l'avait poursuivit de ses ardeurs jusqu'à la harceler, jusqu'à lui faire peur, jusqu'à la faire douter de tout même d'elle même, jusqu'à la faire pleurer. Quand la première larme était apparue dans son regard, quand elle n'avait plus pu cacher sa frayeur, elle s'était tournée vers ses protecteurs, vers ses meilleurs amis, et quand ils avaient vus ces perles salées et translucides rouler sur les joues de leur petit ange, Antonin et Genesis avaient vu rouge. Et ils avaient fait ce qu'il fallait pour la protéger et la venger. - Je vais en parler à Antonin également, il connaît pas mal de personnes à ce niveau-là. Là ou je ne pourrais pas agir lui le pourra. Elle soupire doucement et caresse tendrement sa joue. Elle sait qu'elle est la seule à pouvoir avoir ce genre de gestes avec ses meilleurs amis sans qu'il y ai de pensées ambiguës derrière. - Gen', ce n'est peut-être rien du tout. Ne prononce pas le branle bas de combat alors qu'il n'y a rien de grave qu'une lettre. Ce n'est peut-être rien du tout, qu'une erreur. Elle sait que ça n'en n'est pas une. Il n'y a que les trois hommes de sa vie qui l'appellent "ma perle". Son frère en particulier. Mais elle ne veut pas que Genesis et Antonin s'inquiètent et la surprotègent. Quoique au moins le jeune Rousseau se concentrera sur autre chose que d'assassiner la pauvre Comtesse de Périgueux. - Tu as reçu cette lettre quand ? lui demande Genesis. Angélique réfléchit. On est vendredi. Elle l'a reçu vers le début de la semaine. Elle a beaucoup hésité à en parler à ses amis, elle les connaît si bien. - Je l'ignore. Peut-être lundi ou mardi. Mais je n'ai rien reçu depuis, précise t-elle pour le rassurer.

C'est peine perdue elle le voit à son regard, il est déjà ailleurs, il réfléchi, il s'inquiète. Elle soupire. - Cesse de t'inquiéter pour moi, je peux me défendre, ce n'était qu'une lettre perdue, rien de plus. Je n'aurais pas du t'en parler. Elle se redresse sur le lit. Et lui sourit. Il va falloir que j'aille bosser avant que mon frère ne vienne me tirer l'oreille. Son regard pétille, elle plaisante, elle le rassure. Elle ne veut pas qu'il se monte la tête, il a déjà trop a penser. - Allez souris mon beau Prince Noir. La vie est trop belle pour qu'on la gâche en s'inquiétant, qu'elle lui lance pétillante, avec ce ton optimiste qui lui ressemble tant. Descendant du lit, elle remet ses bottes ses talons claquant doucement sur le sol. - Je nous organise un week-end à Angoulême alors ? demande t-elle en fixant son meilleur ami.

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