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 (g) la tanière.

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Célestin Gévaudan
Célestin Gévaudan

MALLE SECRETE DU SORCIER

baguette
: ix-neuf centimètres six de bois de pommier mêlés à l'espièglerie d'une corne de farfadet. lisse et fine, les sortilèges, peu puissant, se veulent néanmoins esthète.
patronus: un coyote, une bête chaotique, symbole de vérité cachée derrière les illusions.
amortentia:
cercle du peuple
Sorts lancés : 243
Avatar : jack o'connell.
Crédits : jukebox joints (avatar)
Pseudo : mnémosyne.
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MessageSujet: (g) la tanière.   (g) la tanière. EmptyDim 22 Mai - 0:13

____________________________________
NOUS NE PARLONS PAS,
NOUS PRENONS FEU.

Les histoires comme celle-là, on en entend tous les jours.
Dans les romans,
et les poèmes,
les histoires d'amour
et celles de haine.
C'est sans cesse les mêmes notes qui raisonnent sur les cordes des instruments brisés : la mélodie de la rancoeur et des non-dits, la symphonie des peines et des âmes meurtries. Les lèvres cousues et le regard fuyant, comme deux étrangers venus partager une famille, une table et ses mets, le frère et la soeur se toisent, le temps de combler le vide de leur rencontre par des murmures grognés.
Ils ne sont pas en guerre,
ils ne sont pas en paix.
Ils n'y a pas problème, alors ils n'en parlent pas. Ils n'en parlent pas, alors il n'y a pas de problème. Cruel syllogisme. Célestin, lui, voudrait l'entendre, l'entendre vraiment et faire cesser les faux semblants. Mais la lâcheté a recouvert son épiderme, alors, comme elle, il faire grincer fourchette et couteau, mâche sa viande, mâche ses mots.
« La pleine lune est pour bientôt. » Célestin lève la tête, croise les rétines de son père.  L'information ne l'étonne pas, on lui a appris, dès l'enfance à lever les yeux au ciel pour les plonger dans la lueur douceâtre de son ami la lune. Enfant, il avait peur tout : peur de la tradition, peur de la morsure, peur d'y laisser sa peau. Soleil, elle, le prenait par la main pour consoler ses angoisses. Parce que Soleil n'a jamais peur de rien. Le garçon a grandi, les craintes n'ont pas changé. Il redoute la tradition, la morsure et la promesse d'une mort certaine. Il n'angoisse plus pour lui même, mais pour Saskia. Loin de la louve, elle n'est qu'une enfant, son enfant. Célestin lui lance un sourire et l'amertume glisse sur ses lèvres. Il voudrait lui dire de fuir, loin de la lune, loin des Leroy. Mais il se tait, comme à son habitude parce que Célestin n'a jamais su parler. Il trébuche sur les mots, structure mal ses phrases et ne parvient jamais à exprimer sa pensée. Alors, il a appris à se taire pour ne jamais avoir à s'engouffrer dans les imprévus des conversations.

Le repas prend fin,
son père et son frère quittent la table,
ils ont à faire.
Naresh, bien qu'invité, ne s'est pas présenté aux portes de la tanière.
Il a eu mieux à faire
ou n'a pas souhaité voir son père.

Une bouteille de whisky pur feu traîne sur la table,
le liquide glisse puis brûle le gosier du sorcier.
« Santé. » il se ressert avant de noyer tour à tour, les verres de Soleil, puis de Saskia.
La radio est allumée,
les animateurs discutent pour eux.
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Soleil Gévaudan
Soleil Gévaudan

MALLE SECRETE DU SORCIER

baguette
: longue tige de lilas rugueux, elle renferme en son cœur une plume de corbeau.
patronus: un faucon d'argent s'élève dans les airs lorsqu'elle pense à cette sensation de liberté qu'elle touche du bout des doigts sous sa forme lupine.
amortentia: une douce odeur de forêt après la pluie, de cuir musqué et d'épices du soleil.
cercle du peuple
Sorts lancés : 148
Avatar : z. kravitz.
Crédits : balaclava.
Pseudo : monochrome.
(g) la tanière. Tumblr_m3f17g0bAs1roeg33

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MessageSujet: Re: (g) la tanière.   (g) la tanière. EmptyDim 22 Mai - 15:17

La viande est saignante. Presque crue. Un liquide encore chaud se déverse comme de la lave dans ton assiette. Il embaume la pièce. La table. Tes narines. Cela pourrait presque être aussi bon qu'une carcasse de pleine lune.
Ça ne l'est pas.
Ça ne l'est pas car sous ta forme lupine, tu n'as conscience de rien. C'est plus facile. Ici, dans ce corps de femme, tout prend sens. Les actes. Les expressions. Le silence. Ce pot-pourri grinçant n'est porteur que de malheurs. Malheurs qui se traînent, qui tardent à exploser. Alors tu es là, comme si de rien. Et tu manges lentement, repoussant l'instant fatidique où la meute se déchirera. A croire que c'était le destin. Un destin revanchard qui n'a pas accepté ton sursaut d'humanité fraternelle. Un bout de toi s'est envolé lorsque tu as sauvé ton frère. C'était il y a une éternité. Et cette éternité de sursis, tu dois la payer à présent.
Tu la payes de ce mur qui s'est installé entre Céleste et toi. Il s'est construit, brique par brique, sournoisement. Il est le prix de ton affront. Le destin ne pardonne pas, pas plus que le temps. «  La pleine lune est pour bientôt ». Les paroles bienfaitrices de ton père s'élèvent dans l'air opaque. Et toi, tu n'es qu'attente, tous les mois. Les autres parlent de maladie. Tu leur ris au visage la plupart du temps. La lycanthropie est ta liberté. Alors tu en souris. Ils ne savent pas ce que c'est. Tu jettes alors un coup d’œil à Saskia. Bientôt, elle fera partie de la meute. Un jour, peut-être, tu lui expliqueras que cette tradition sera son seul salut. Sa seule possibilité de bonheur. Oui, un jour. Tu regardes ses longs cheveux blonds et ses doux yeux innocents.
Pas aujourd'hui.
Tu ne veux pas briser ses rêves d'enfant.
Elle est un peu comme toi avant. Candide.

Plongée dans tes pensés, tu ne remarques ni ton père ni ton frère s'en aller. Triturant le grigri de la bonne fortune autour de ton cou, tu as les yeux plongés dans le vide. Célestin te verse un verre d'alcool ocre. Sans attendre, tu avales le liquide d'une traite. Les rêves d'antan se dissipent enfin. « A la mère-lune » que tu lances d'une voix roque.
Le temps n'est plus aux songes.
Plus pour toi.
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(g) la tanière.
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